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Gallerie

BENGALI

Àpropos

Pourquoi d’emblée les peintures de Patrick Bilheran séduisent-elles, alors qu’on les connaît à peine, ne les ayant, comme c’est mon cas, vues qu’à distance et sur écran ?

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Haut-bas, dedans-dehors

D'emblée, dans les toiles de PB, l'oeil perçoit deux espaces, séparés par une ligne. C'est simple et soutenu par d'autres oppositions : plein-vide, noir-blanc, gros-fin. Mais que choisir ? Où aller ? L'oeil ne s'embarrasse pas du dilemme, il se dirige dans le dédale de "petits mondes" offerts ici et là. Un philosophe pourrait y vivre une expérience phénoménologique, convoquer la monade ou la bulle, taquiner l'Un et le Multiple. On peut tout simplement s'arrêter sur la margelle et attendre. Ne pas tout regarder, ne rien garder : contempler.
 

Et après ?

La ligne de partage est toujours menacée (concurrence, correction, déviation voire déroute) par des traits. Certains évoquent des formes d'arbres, de collines ou de galets ; d'autres dialoguent avec nous pour savoir si ce sont des toits ou des tubes, si c'est la main ou le vent qui les a tracés. Or l'oeil suit la ligne comme un filet de voix ou de lumière, toujours elle la suit.

Les tableaux de PB écrivent autant qu'ils tracent des signes : au lieu de lire des phrases, on voit des pensées - de toutes sortes, des vaines et des pures, des floues, des solides...bref, c'est un réseau électrique.
 

Peindre ou penser ?

Nul besoin de commenter, il convient de s'absenter pour que cet "autre moi" écrive et peigne pour nous, autrement dit à notre place, comme disait Deleuze. Justement, le lexique du philosophe - en rhizomes, plan d'immanence, vitesse de pensée - n'est pas si mal pour approcher les oeuvres de PB : n'est-ce pas la liberté intempestive qui se joue dans ses toiles ?

Liberté du regard qui sautille et va où il veut, qui saute de galet en galet, de couleur en couleur.

De l'esprit qui s'enfonce dans les noirs ou survit sur la ligne de crête.

De l'humeur qui pétille : on choisit sa couleur, son parfum, sa maison sur la terre étrangère de la toile.

 

Nul besoin de dire ceci ni de penser cela. Y aller.

Anne Bliesenick

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